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encaissé plus de 200 000 $ US de ses clients sans livrer les gra- nules. Le bureau de M. Cuomo a obtenu une ordonnance du tribunal pour suspendre l’exploitation de l’entreprise. » Paul Ceglia et sa femme sont tous les deux poursuivis


pour 12 chefs de vol au quatrième degré et un chef de complot pour fraude au premier degré. Au moment de leur disparition, le bien-fondé des allégations n’avait pas été prouvé. Ces taches à sa réputation n’ont pas empêché M. Ceglia d’al-


léguer en 2010 que quelques années auparavant, en 2003, il avait collaboré avec Mark Zuckerberg. Selon lui, il avait publié une annonce sur Craigslist pour trouver un programmeur afin de lancer une entreprise appelée StreetFax et, en réponse à l’an- nonce, M. Zuckerberg avait accepté d’effectuer le travail pour 1 000 $ US. Les deux hommes avaient signé un contrat, ce que ne conteste pas le fondateur de Facebook. Par la suite, leurs versions diffèrent, selon The New


York Times. M. Ceglia prétend qu’en vertu du contrat, il a aussi versé à M. Zuckerberg 1 000 $ US pour obtenir une participa- tion de 50 % dans un projet appelé tantôt « The Face Book », tantôt « The Page Book ». Dans sa poursuite, il a présenté des courriels qui, selon lui, prouvaient l’existence de négociations entre lui et M. Zuckerberg sur la création du site de médias sociaux. « Dans l’un d’eux, M. Zuckerberg demande à M. Ceglia 1 000 $ US de plus pour travailler sur le projet. À deux reprises, M. Zuckerberg semble demander à M. Ceglia d’annuler une clause conférant à ce dernier une part supplémentaire de 1 % par journée de retard de M. Zuckerberg dans la réalisation du projet », men- tionne le journal. « Je vous propose d’abandonner complète- ment la pénalité et de revenir officiellement à une propriété partagée à parts égales », aurait écrit M. Zuckerberg. Ce dernier a nié l’existence de ces courriels, affirmant que


M. Ceglia les avait fabriqués de toutes pièces. En 2012, à la demande du juge de district Richard Arcara, les avocats de Facebook ont produit une preuve judiciaire de l’affirmation de M. Zuckerberg : l’examen du disque dur de M. Ceglia a révélé que ce dernier avait fabriqué les courriels et le contrat. « Les résultats ont été soumis au tribunal », a rapporté le


magazine Wired en mars 2012. « Ils révélaient notamment que Paul Ceglia avait employé un éditeur hexadécimal [programme d’ordinateur permettant de modifier les données de fichiers informatiques] pour falsifier le texte du contrat contesté afin que le marquage des dates paraisse authentique. » Facebook a aussi informé le tribunal qu’elle avait découvert, sur l’ordina- teur de M. Ceglia, l’original de l’entente contractuelle ainsi qu’un double envoyé par courriel à son avocat en 2004. Aucun des deux documents ne mentionnait Facebook. À la


suite de ces révélations, les accusations auxquelles Paul Ceglia devait faire face le 4 mai ont finalement été portées. L’affaire Ceglia n’est pas le seul obstacle auquel s'est heurté le fondateur


de Facebook. Comme on le voit dans le film Le Réseau social, les jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss, des champions olym- piques d’aviron, ont allégué que M. Zuckerberg leur avait volé l’idée de Facebook, qu’ils avaient appelé HarvardConnection (puis ConnectU) quand tous trois fréquentaient Harvard. Les jumeaux ont fini par accepter de Facebook un règlement


de 65 M$ US en espèces et en actions, mais ils ont ensuite tenté de relancer leur demande, alléguant que le règlement était frauduleux parce que Facebook leur avait caché de l’informa- tion et qu’ils méritaient plus d’argent, selon l’agence Reuters. En 2011, toutefois, ils ont renoncé à réaliser leur menace de faire appel à la Cour suprême et ont accepté le règlement. Par ailleurs, dans le cas d’un litige moins controversé,


Facebook a négocié un règlement extrajudiciaire avec l’un de ses véritables cofondateurs, Eduardo Saverin, pour un montant


Une immense richesse peut transformer très rapidement des amis en adversaires, et entraîner des blessures d'amour-propre.


non divulgué. On sait cependant que la valeur nette des avoirs de M. Saverin est supérieure à 2 G$ US. Lorsqu’une entreprise comme Facebook, née d’une séance


de remue-méninges dans une université, prend un essor fulgu- rant pour devenir un empire international, il n’est pas étonnant qu’elle fasse l’objet d’allégations et d’actions en justice. En conclusion, les entrepreneurs, les comptables et autres


professionnels appelés à faire affaire avec de jeunes entre- prises, ou à les conseiller, doivent retenir qu’il est essentiel d’établir d’emblée des documents exacts et précis. La plupart des idées apparemment insensées n’obtiennent jamais le succès de Facebook, mais certaines y arrivent. Et à notre époque fertile en progrès technologiques, d’autres réussites exemplaires sont inévitables. De telles réussites découlent souvent d’un échange d’idées


entre des collègues et des amis. Toutefois, une immense richesse peut transformer très rapidement des amis en adver- saires, et entraîner des blessures d’amour-propre et des accusa- tions de vol de fortune.


DAVID MALAMED, CPA, CA•EJC, CPA (ILL.), CFF, CFE, CFI, est associé en juricomptabilité au cabinet Grant Thornton LLP à Toronto.


JUIN-JUILLET 2015 | CPA MAGAZINE | 55


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