This page contains a Flash digital edition of a book.
« D'ici 10 ans, il faudra mieux faire connaître les grandes entreprises canadiennes et leur permettre de devenir acquéreurs. »


mais craint qu’on investisse trop dans des transactions ris- quées. À son avis, il est difficile de déterminer si le financement d’une entreprise est inadéquat parce qu’il est insuffisant ou parce que l’entrepreneur n’a pas de plan d’affaires viable. Finn Poschmann, de l’Institut C.D. Howe, estime que le gou-


vernement du Canada devrait verser ses fonds par l’entremise de gestionnaires du secteur privé et que, à l’instar du Royaume- Uni, les administrations publiques du pays devraient adopter des politiques en faveur de l'innovation axées sur les brevets. Les entreprises de technologie britanniques dont les revenus proviennent notamment de la propriété intellectuelle ont droit à un traitement fiscal favorable. Peu après avoir terminé ses études, pour lesquelles il a


obtenu une bourse Rhodes, Wojciech Gryc est entré chez McKinsey & Co. comme analyste de données pour des entre- prises prestigieuses. Ayant constaté que les petites entreprises avaient besoin de services semblables, il a commencé à créer une plateforme analytique plus abordable. Après avoir mis sur pied la société Canopy Labs au début de 2012, il a fait un bref séjour chez Y Combinator, un incubateur légendaire de San Francisco, et est revenu à Toronto. Il est revenu au pays en grande partie en raison du crédit


d’impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental (RS&DE). M. Gryc dit que ce crédit est essentiel pour son entreprise, Canopy Labs, qui vend des services à des marchands en ligne et à des clubs sportifs. L’accroissement de sa clientèle a obligé Canopy à améliorer son logiciel. « N’eût été le crédit d’impôt à la RS&DE, notre entreprise ne se serait pas autant développée et nous hésiterions à prendre des risques », précise-t-il. En 2012, Canopy a mobilisé 2 M$ auprès d’investis- seurs providentiels, et le crédit d’impôt a permis à l’entreprise de 12 employés de maintenir en poste 10 scientifiques et ingé- nieurs chargés de peaufiner le logiciel et de faire de la recherche. Le crédit d’impôt à la RS&DE est le plus vaste programme


fédéral en matière d’innovation. En 2014, le manque à gagner estimatif du gouvernement fédéral en raison de ce programme atteignait presque 2 G$. « Malgré cet énorme soutien public, on ne peut affirmer avec certitude que les entreprises investissent davantage dans la RS&DE », soutient M. Poschmann. Ces dernières années, le gouvernement fédéral a limité le


crédit accordé aux grandes entreprises et aux multinationales, et a maintenu son soutien aux entreprises de moindre taille. Le gouvernement utilise l’argent ainsi épargné pour augmenter les prêts directs aux PME. Selon M. Lester, ces dernières ont droit à un crédit de 20 % supérieur à celui dont bénéficient les grandes


48 | CPA MAGAZINE | JUIN-JUILLET 2015


entreprises. Il doute de la logique de cette nouvelle politique mise en place parce que les petites entreprises se plaignaient d’avoir du mal à accéder au financement, alors que rien ne laisse croire que la RS&DE effectuée par celles-ci pourrait débou- cher sur des découvertes ou des profits dont pourrait bénéficier la société en général. Selon M. Gryc, le crédit d’impôt à la RS&DE, les crédits provin-


ciaux et l’investissement providentiel sont essentiels pour les entreprises en début de croissance. Vu le nombre grandissant de jeunes entreprises de technologie à la recherche de finance- ment, les SCR ont l’embarras du choix. M. Gryc et d’autres chefs de sociétés nouvelles ont pu bénéfi-


cier du soutien d’une nouvelle génération d’investisseurs provi- dentiels. Bon nombre de ces derniers sont des entrepreneurs qui ont fait fortune en lançant et en vendant des entreprises, et sont devenus des dénicheurs de talents, des mentors et des investisseurs. Michael Litt a fondé l’entreprise de technologie Vidyard en 2011 à Waterloo, entreprise qui a mobilisé 18 M$ US en décembre dernier (pour un total de 26 M$ US en 2014). Il a créé récemment le fonds Garage Capital, qui investit de 25 000 $ à 150 000 $ dans de nouvelles entreprises sous forme de dette convertible. Ses investissements, qui totalisent 1,3 M$, dans 15 entreprises ont permis à ces dernières d’attirer encore d’autres fonds. « J’ai été des deux côtés de la table; j’ai créé et j’ai financé des entreprises », dit-il. D’autres jeunes entreprises ont opté pour le financement collectif, une autre innovation récente. En 2012, Eric Migicovsky, un inventeur de Vancouver, s’est installé à Silicon Valley après avoir recueilli, à l’aide de Kickstarter, 10,3 M$ US pour sa montre Pebble. Le financement collectif a aussi permis à Matterform, une société torontoise qui a inventé un scanneur 3D, de mobili- ser près de 500 000 $ grâce aux précommandes de plus d’un millier d’unités. Selon Craig Asano, fondateur et directeur général de la


National Crowdfunding Association of Canada, cette technique de financement fondée sur les médias sociaux offre d’énormes possibilités aux entreprises de technologie, surtout celles ayant des coûts indirects peu élevés comme les développeurs d’appli- cations. Ce phénomène a attiré l’attention de géants de la tech- nologie (comme Microsoſt), qui commanditent et participent à des conférences sur le financement collectif. Au Royaume-Uni, les organismes de réglementation ont adopté des réformes autorisant le financement collectif par participation au capital. Ce modèle permet aux donateurs de recevoir une participation au capital de l’entreprise au lieu de précommander le produit et


Richard Lautens / Toronto Star/GetStock.com


Page 1  |  Page 2  |  Page 3  |  Page 4  |  Page 5  |  Page 6  |  Page 7  |  Page 8  |  Page 9  |  Page 10  |  Page 11  |  Page 12  |  Page 13  |  Page 14  |  Page 15  |  Page 16  |  Page 17  |  Page 18  |  Page 19  |  Page 20  |  Page 21  |  Page 22  |  Page 23  |  Page 24  |  Page 25  |  Page 26  |  Page 27  |  Page 28  |  Page 29  |  Page 30  |  Page 31  |  Page 32  |  Page 33  |  Page 34  |  Page 35  |  Page 36  |  Page 37  |  Page 38  |  Page 39  |  Page 40  |  Page 41  |  Page 42  |  Page 43  |  Page 44  |  Page 45  |  Page 46  |  Page 47  |  Page 48  |  Page 49  |  Page 50  |  Page 51  |  Page 52  |  Page 53  |  Page 54  |  Page 55  |  Page 56  |  Page 57  |  Page 58  |  Page 59  |  Page 60  |  Page 61  |  Page 62  |  Page 63  |  Page 64  |  Page 65  |  Page 66  |  Page 67  |  Page 68