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RETOUR D’EXPÉRIENCE


spécificités à intégrer étaient nom- breuses et les défis à leur mesure. « Nous devions nous créer un avantage concurrentiel en garantissant la disponibilité des produits au meilleur coût dans un pays grand comme 28 fois la France, dont le réseau rou- tier est 50 fois moins dense, où le marché de l’emploi et de l’immobilier sont tendus (prix du m2


double de


celui de Paris autour de Moscou), où la réglementation est compliquée, où les magasins sont plus éloignés de leur entrepôt qu’en France (Dourges-Nice : 1.000 km contre 4.200 km pour Mos- cou-Krasnoïarsk, soit 6 jours pour le livrer, avec une cinquantaine de camions par jour qui vont à ce maga- sin, d’où des stocks roulants consé- quents)… », détaille-t-il. Il est alors nommé à la tête du projet « Plan Directeur Supply Chain 2017» , co- construit avec les différents services de l’entreprise (achat, supply, marke- ting, commerce, IT…), qui prévoyait d’ouvrir plus de 60 magasins en 5 ans. « Il s’agissait de construire un puzzle dans lequel chaque domaine de com- pétence apporterait sa contribution à la Supply Chain, la logistique étant l’1 des 7 maillons », précise Eric Poulet.


CPV Associés retenu pour son expertise Pour « réaliser ce maillon logistique », LMR décide de se faire accompagner d’un cabinet extérieur, d’une part pour bénéficier du savoir-faire de consul- tants expérimentés et d’autre part, pour une question de crédibilité de l’entreprise, la confiance ayant été quelque peu écornée par les 2 crises logistiques de l’année précédente. C’est CPV Associés qui est alors retenu. « L’accompagnement de LMR a été initié en 2012 avec la recherche et la mise en place d’outils informatiques de WMS, YMS et TMS [NDLR : Logi- ciels de gestion de l’entreposage, de la cour et du transport]. La collaboration est basée sur la mise à jour tous les 2 ans du schéma logistique à 5 ans », se souvient Pierre Corre, Directeur Général et Fondateur de CPV Asso- ciés. Le cabinet de conseil en SCM est alors missionné par LMR pour étudier et définir le nombre, la taille et l’im- plantation des entrepôts en fonction


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des magasins prévus. « Le périmètre est vaste, avec un « terrain de jeu » de 1.800 km du Nord au Sud et de pas moins de 6.000 km d’Est en Ouest », souligne le DG de CPV. Le cabinet commence par recueillir les données de volumétrie à date dans le cadre d’un schéma de distribution qui gros- sit de manière organique. Le but étant de définir un magasin de référence : le Modulo base 100.


Le modulo base 100


Sur la base des historiques, de l’exis- tant et des connaissances des équipes commerciales, marketing et logistique, CPV établit le profil type de démar- rage d’un magasin, puis de son évo- lution afin de déterminer à chaque étape le CA réalisé, le nombre de réfé- rences proposées et la volumétrie trai- tée. Ce qui lui permet de déterminer son « modulo base 100 », un magasin type. « Il faut ensuite définir la typo- logie de circuits logistiques possibles », poursuit Pierre Corre. Les magasins peuvent être livrés en direct par les fournisseurs en fonction de la nature du produit, de la stratégie de l’entre- prise, du niveau de qualité de services, etc. Ces flux sont à déduire du global. Ou ils peuvent être livrés via entrepôt. Trois grands cas sont alors à envisa- ger : les flux stockés de produits mutualisés (i.e. non encore affectés), les flux stockés de produits engagés (produits imports, promotions…) et les flux d’éclatement (cross-docking, alloti ou non). Il suffit alors de décider avec les équipes internes de LMR quelle est la répartition entre ces divers modes de livraison. « Une fois ce travail réa- lisé, on a tous les éléments pour se pro- jeter dans les 5 années à venir et estimer les volumes à traiter », se réjouit Pierre Corre, qui applique cette


méthode pour chacune des 5 régions russes : Moscou, le nord de St Péters- bourg, l’Oural, le Sud et la Sibérie. « Compte-tenu des distances et des volumes, un entrepôt central ne suffi- rait pas. A terme, chaque région sera alimentée par son entrepôt », prévoit le Fondateur de CPV. Il faut encore consi- dérer les nombres de jours de stocks cibles et la répartition entre palettes complètes et colis détail pour calculer la superficie nécessaire en m2


par


région, afin de traiter concrètement les volumes.


Une dégradation obligée par rapport à la cible idéale « Nous connaissons la cible par rapport à la surface totale et au nombre d’en- trepôts et nous pouvons nous projeter dans le temps. La montée en cadence est progressive et nous devons tenir compte des réalités du terrain et des contrats en cours. Par exemple, si on a besoin de 5.000 m2


pour 2016, on


ne va pas ouvrir un entrepôt, mais on va faire passer les flux par un entre- pôt existant en attendant d’atteindre un besoin de 20.000 m2


et d’ouvrir un


entrepôt (ex : en Sibérie). On perd en optimisation par rapport à la cible idéale, mais c’est obligé », explique Pierre Corre. Pour définir cette « cible idéale », CPV Associés s’appuie sur le logiciel de Network Design Cast de Barloworld (groupe Llamasoft), dont il a intégralement utilisé la cartographie russe (Europe et Asie). Le logiciel cal- cule une localisation idéale (barycen- tre) de l’entrepôt en optimisant les


coûts et les émissions de CO2. Ensuite, des allers/retours avec les équipes de LMR permettent de cibler la bonne zone logistique et d’élaborer des scé- narios selon diverses possibilités pour voir de combien elles dégradent l’op- timum. « Nous nous sommes beaucoup servi de Cast pour calculer en combien d’entrepôts (1, 2 ou 3) découper les m2 par région », relève Pierre Corre. Car il n’est pas toujours possible, ni sou- haitable, d’abriter tous les produits sous le même toit. Après validation par la Direction Générale du position- nement des entrepôts, CPV Associés intervient dans le plan de transforma- tion et l’étude des besoins liée à sa mise en place (travaux dans les entre-


©LEROY MERLIN RUSSIE


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