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Le Serengeti

Le Parc national du Serengeti constitue le plus grand système intact d’espèces migratrices restant sur la planète depuis l’extinc- tion massive du Pléistocène tardif. En effet, il ne se trouve nulle part ailleurs une telle abondance d’ongulés de diverses sortes et d’interactions végétales que dans le Serengeti, qui, avec au moins 2 millions d’herbivores, est crucial pour d’autres prédateurs mena- cés tels que le lion, le léopard, le guépard et le chien sauvage. La migration continue d’animaux sauvages, si cruciale pour le réseau écologique et l’écosystème tout entiers, représente un héritage mondial et est par conséquent classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

En 2010, il a été proposé de construire une grande autoroute à travers le Serengeti. Toutefois, suite aux vives pressions interna- tionales, le gouvernement de la Tanzanie a annoncé en 2011 qu’il accorderait sa préférence à une route alternative vers le Sud, à l’extérieur du parc. La proposition d’origine induisait la construc- tion d’une voie de 50 km (31-mile), qui traversait la partie nord du parc en Tanzanie, et faisait partie d’une autoroute de 170 km de long d’Arusha à Musoma, allant de la côte tanzanienne au Lac Victoria, puis traversant l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la République démocratique du Congo, facilitant ainsi l’accès aux minéraux et au bois.

Chaque année, environ 1,5 million de gnous et de zèbres, ainsi que des populations nouvellement rétablies de chiens sauvages et

de rhinocéros, traversent la route proposée lors de leurs migrations du nord au sud et inversement.

Ces 1,3 million de gnous sont déterminants pour le réseau éco- logique et l’écosystème du Serengeti, où plus de 500 000 veaux naissent chaque année en février. Les gnous consomment près de la moitié des herbes et fertilisent la plaine en produisant une quantité comparable à 500 camions d’excréments et 125 camions-citernes d’urine par jour (Dobson et Borner, 2010). Ils ne fertilisent pas seu- lement l’écosystème, et ce avec un effet positif sur de nombreuses espèces, mais leur piétinement et son impact sur les jeunes plantes et autres végétaux fournissent également un habitat et du fourrage à beaucoup d’espèces, tout en aidant à réguler les feux de forêts en veillant à ce qu’il y ait peu de combustible dans certaines régions.

Certaines projections suggèrent que si la route était construite, leur nombre risquerait de tomber à moins de 300 000 individus (Dobson et Borner, 2010), d’autres que le troupeau pourrait se réduire d’un tiers (Holdo et col., 2011), ce qui entraînerait des pertes de populations dans d’autres régions et une éventuelle rupture de certaines parties de l’éco- système du Serengeti. Si une route ne conduit pas à l’échec total d’une migration, il existe de fortes preuves que même des routes apparem- ment traversables peuvent mener à changer de trajectoire (évitement), réduire les traversées ou retarder et gêner les migrations (PNUE, 2001 ; Ito et col. 2005 ; Xia et col., 2007 ; Bolger et col., 2008 ; Lian et col., 2008 ; Harris et col., 2009 ; Nellemann et Vistnes, 2009 ; Buho et col., 2011).

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