Pertes d’habitats et de biodiversité mondiale 2000-2050
Pour bien comprendre le risque croissant pesant sur les espèces migratrices, il est impératif de commencer par la présentation des changements et déclins de biodiversité mondiaux, ceux-ci repré- sentant une menace encore plus forte pour les espèces migratrices que pour la plupart des espèces sédentaires.
Les cinq principales causes de pertes générales de biodiversité sont la destruction/la fragmentation des habitats, la surexploitation/le braconnage, la pollution, le changement climatique et l’introduc- tion d’espèces envahissantes. Ces impacts affectent virtuellement toutes les espèces de la planète, qu’elles soient sédentaires ou mi- gratrices.
Il existe plusieurs scénarios mondiaux pour la biodiversité, mais tous indiquent invariablement que les pertes de biodiversité se poursuivront tout au long du siècle prochain, bien qu’à des taux
différents (Perira et col., 2011). Les scénarios des futures pertes d’habitats réalisés à partir du modèle GLOBIO 3.0, qui ont été abondamment utilisés par diverses agences des Nations Unies, l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDE) et la Convention sur la diversité biologique (CDB) (voir www.globio.info), suggèrent, comme la plupart des autres modèles, un accroissement substantiel tant du taux que de l’étendue des pertes de biodiversité au cours des quatre prochaines décennies (Fig. 5a-e).
La CDB estime que le rythme accéléré de la déforestation qui a eu lieu durant le siècle dernier a contribué à une réduction de plus de 30 % de l’abondance des espèces forestières. Dans les régions de forêts, le rythme des pertes d’espèces est considérablement plus élevé que dans les autres écosystèmes. Des projections montrent que de nos jours à 2050, 38 % supplémentaires d’espèces fores- tières seront perdues (PNUE-GLOBIO 2008).
Figure 4 : Démonstration photographique de ce que signifie l’Abondance Moyenne des Espèces (AME) en termes de changement du paysage et de sa faune sauvage (PNUE, 2009).
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