Braconnage
L’utilisation non durable et le braconnage augmentent partout dans le monde, et ils constituent un problème croissant depuis le début des années 1990. En effet, après une baisse due aux « guerres de bra- conniers » en Afrique, des années 1960 au début des années 1980, le braconnage a progressivement repris à mesure que la mise en appli- cation des règles diminuait, par exemple dans le Serengeti (Metzger et col., 2010). Le braconnage a également augmenté en Asie centrale et en Chine, suite aux bouleversements qui se sont opérés dans l’ex- URSS, et il est particulièrement élevé depuis le milieu des années 1990. Dans le sud-est de l’Asie, ainsi qu’en Afrique et en Amérique latine, le braconnage est en augmentation depuis le milieu des an- nées 2000.
En Afrique et au sud-est de l’Asie, le commerce de l’ivoire et la de- mande de cornes de rhinocéros ont également fortement augmen- té. En septembre 2011, WWF a fait savoir que rien qu’en 2011, les braconniers avaient tué 287 rhinocéros en Afrique australe (WWF, 2011 ; CNN, 2011), y compris seize rhinocéros noirs en danger cri- tique d’extinction, et que le rhinocéros est probablement éteint en Ré- publique démocratique du Congo (PNUE, 2010a). Un changement a également été noté en direction d’un braconnage substantiel de
l’éléphant de forêt en Afrique centrale et de l’Ouest (PNUE, 2010b). Beaucoup d’autres espèces migratrices sont elles aussi exposées au braconnage.
La surexploitation est la première menace pesant sur les grands her- bivores d’Eurasie centrale. Le déclin dramatique du Saïga (Saiga tata- rica), qui est passé d’approximativement 1 million d’animaux à moins de 50 000 en une décennie, suite à la chute de l’Union soviétique, est probablement l’effondrement de population le plus rapide chez les grands mammifères au cours de ces cent dernières années. Cet animal migrant sur de longues distances est précieux pour sa viande et ses cornes, ces dernières étant utilisées dans la médecine chinoise traditionnelle. Les braconniers ciblent les saïgas mâles qui sont les seuls à porter les précieuses cornes (voir photos), entraînant une chute de la reproduction faisant que l’espèce est à présent en danger critique d’extinction (Milner-Gulland et col., 2003).
Dans cette vaste région, la contrebande a augmenté considérable- ment des années 1990 au milieu des années 2000. L’Antilope du Tibet (Pantholops hodgsonii), très demandée pour sa très précieuse laine shahtoosh, était exposée à un braconnage intensif et a vu chuter
Figure 7 : Principales routes de contrebande des cornes de rhinocéros à destination en provenance et en direction du Népal (PNUE, 2010b).
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