perfectionnement professionnel dans le do- maine, peu importe leur lieu de résidence.
Sarah Schlote, Bs, MA (C Psych), CCC,
www.thenaturalconnection.ca,
Administratrice générale intérimaire Prendre le temps qu’il faut
Je me souviens, il y a bien des années, lors d’une clinique équestre, d’avoir entendu quelqu’un me dire que je devais « prendre le temps qu’il faut pour pouvoir épargner du temps ». Je m’étais alors dit que j’en com- prenais le sens : ça voulait dire qu’au lieu de me centrer sur la tâche et de rattraper mon cheval par tous les moyens possibles, de le toiletter et de le seller immédiatement pour une sortie, je devrais plutôt suivre certaines étapes, y compris quelques exercices de base visant à renforcer la confiance et le re- spect, ce qui rendrait les choses plus faciles lorsque je chevaucherais ma monture. Or, Mocha m’a enseigné depuis trois ans que ce principe est encore beaucoup plus étendu que je ne l’avais d’abord cru.
Lorsque ma jument, Mocha, fit son arrivée ici, il y a trois ans, elle était vraiment très dif- ficile à attraper. Lorsque vous l’approchiez, soit qu’elle se sauvait, soit qu’elle se re- tournait pour essayer de vous ruer. On nous suggéra différentes approches pour régler ce « comportement » dérangeant et frus- trant. Nous pourrions la garder dans un petit enclos, afin de l’empêcher de s’éloigner; ou lui laisser le licou pour qu’elle soit plus facile à « saisir »; ou sortir avec un seau de nourriture et lui glisser le licou pendant qu’elle ne regarde pas; ou encore ne la nourrir qu’une fois qu’elle a été attrapée. Au début, nous avons opté principalement pour une méthode de rapprochement ap- pelée « join up », qui consiste en fait à éloigner le cheval de vous jusqu’à ce soit lui qui décide de venir vers vous. C’est ainsi qu’aujourd’hui, accompagnée de ma jeune cliente (que je nommerai Sam), qui était ab- sente depuis quelques mois, nous sommes allées voir Mocha et nous avons discuté des raisons pour lesquelles nous n’allions pas recourir à l’approche join up avec la jument aujourd’hui. Certes, cela fonctionnerait prob- ablement, car si elle était difficile à attraper, un rapide join up nous permettrait de s’en saisir en 5 minutes et de disposer d’un che- val docile que nous pourrions alors monter.
Mais quel effet cela aurait-il sur notre rela- tion avec Mocha? Quelle incidence cela aurait-il sur la perception de Mocha à l’égard de Sam lorsque cette dernière reviendrait la semaine suivante? En réalité, quelle fraction de cette jument franchirait alors le seuil de l’écurie avec nous? Et quelle fraction d’elle- même la jument intérioriserait-elle pour assurer sa propre sécurité?
Alors, nous avons décidé d’abandonner le licou dans un coin du champ et de sortir les brosses. Nous avons consacré l’heure suiv- ante à brosser tous les chevaux, à mesure qu’ils s’approchaient de nous. Au départ, Mocha se tenait loin, mais elle sentit bientôt qu’elle était délaissée et s’approcha à son tour pour recevoir une caresse. À un moment donné, quatre des sept chevaux se tenaient à nos côtés, et l’un s’est même endormi aux pieds de Sam! Ce furent des moments très enrichissants et paisibles. Mocha se détendit d’une manière qui eut semblé impossible il y a trois ans. Ses paupières devinrent tom- bantes et elle posa son menton sur l’épaule de Sam, tandis que cette dernière lui massait le cou. Une heure plus tard, Sam apporta le licou. Mais au lieu de l’installer sur Mocha, elle s’en servit pour la flatter, comme s’il s’agissait d’une brosse. Lorsque Sam l’enfila doucement autour du cou de Mocha, la ju- ment y glissa elle-même son museau. Sam passa encore un moment à se détendre avec Mocha, puis lui retira le licou, soit le contrai- re de ce à quoi s’attendait Mocha.
Et pendant que nous toilettions et caress- ions les chevaux, Sam me fit part de cer- tains exemples de relations humaines dans lesquelles elle se sent bousculée, manipulée et contrainte à faire des choses contre son gré. Elle commença alors à se rendre compte que ses réactions, qui consistent à résister, à se sauver, à blesser elle-même et les au- tres, ce qui lui a valu de multiples étiquettes de troubles du comportement (notamment un diagnostic de trouble réactionnel de l’attachement et de trouble oppositionnel avec provocation), n’étaient pas très différ- entes de celles de Mocha.
Ce qui précède est un extrait de « It Takes the Time it Takes », écrit par Sue McIntosh, MA, CCC, Heal- ing Hooves Equine Facilitated Wellness, http://
www.healinghooves.ca/, Administratrice générale.
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