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ographiques, tirées d’études empiriques, qui viennent appuyer l’argument selon lequel, pour toutes les substances chimiques psy- chotropes à usage récréatif, les intoxica- tions épisodiques représentent la menace la plus dévastatrice pour le bien-être des adolescents et des jeunes adultes. Ce qui le préoccupe, c’est que comparativement à la dépendance à l’alcool, à l’usage des drogues illicites, des drogues de confection et à la consommation non médicale de médica- ments sur ordonnance, le phénomène de l’alcoolisme périodique est l’objet de beau- coup moins d’attention dans les médias, dans le système d’éducation, de même que chez les parents et les adolescents eux- mêmes.


Alors, pourquoi néglige-t-on autant le prob- lème de l’alcoolisme périodique? Selon M. Thatcher, c’est probablement parce que ce problème ne figure pas au programme fort publicisé et malavisé de la « guerre des É.-U. contre la drogue », car il ne s’agit pas d’un psychotrope nouveau donc « exotique » et, qu’au niveau individuel, il ne représente pas une maladie bio-psycho-sociale comme la dépendance à l’alcool. De plus, c’est l’aspect très courant du geste de boire qui nous amène à banaliser le sujet. Nous sommes aussi un peu trop familiers avec le sujet sur le plan personnel, et chacun d’entre nous pouvons avoir des réticences inconscientes à y voir un problème sérieux, car il y a beau- coup de culpabilité non admise par rapport à notre propre comportement passé. Nous avons tous, pour la plupart, à un moment


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ou l’autre de notre vie, vécu l’expérience de l’ivresse et bon nombre d’entre nous avons posé des gestes plus ou moins édifiants sous l’effet de l’alcool. Bref, il pourrait bien y avoir une tendance très répandue, qui con- siste à simplement considérer la consom- mation d’alcool jusqu’au stade des facultés affaiblies comme un aspect normal de la vie, mais un comportement normal qui comporte un revers inévitable, une partie déplorable qui est tout simplement indissociable de la vie sociale normale.


L’ouvrage de M. Thatcher remet en ques- tion cette complaisance, en insistant sur le fait que nous devons nous sentir concernés par l’alcoolisme périodique, car les don- nées indiquent que le phénomène prend de l’ampleur, qu’il s’accentue chez les filles, celles-ci devenant particulièrement vul- nérables lorsqu’elles sont intoxiquées; sans compter que le problème comporte tout un lot de douleur et de deuil. L’auteur souligne qu’en comparaison des autres drogues, l’alcoolisme périodique est responsable de beaucoup plus de décès et de mutila- tions par suite d’accidents de la route, de bagarres, de violence conjugale, ainsi que d’une foule d’autres comportements antiso- ciaux et criminels. L’alcoolisme périodique est aussi fortement associé au viol com- mis par une connaissance et autres formes d’agression sexuelle, ainsi qu’à des niveaux élevés de grossesses non planifiées et non désirées.


L’auteur ajoute à l’intérêt de l’ouvrage en


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