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LA PERTE OU LA DÉGRADATION DE L’HABITAT PAR SUITE DE BÛCHERONNAGE, D’AGRICULTURE ET DE CHARBONNAGE


La plupart des sociétés d’exploitation forestière qui ont déployé leur activité dans le bassin du Congo dans les années 1990 et 2000 étaient basées dans l’UE (Forest Monitor 2001). Elles comprenaient le groupe danois DLH Group (www.dlh-nordisk.com, www.dlh-group. com), le groupe français Rougier (www.rougier.fr, Groupe Rougier 1999), Thanry (Ambassade de France au Cameroun, 2002) et Inter- wood (www.interwood-france.com), l’Italien Alpi, l’Allemand Dan- zer (www.veneermill.com/intro), ainsi que Feldmeyer (UICN 1997) et Wonnemann (Marchés tropicaux, 2000). Chacune de ces sociétés contrôle une ou plusieurs filiales ou sociétés locales qui travaillent dans les pays du bassin du Congo (Forest Monitor 2001 ; CSNU, 2001). En plus de ces producteurs de bois et de pulpe, on trouve des sociétés françaises comme Bolloré, spécialisée dans le transport de bois d’œuvre depuis les régions tropicales (Bolloré, 1998, www.saga. fr). En 1998, 61% du bois abattu au Cameroun a été exporté dans l’UE (Tropical Timbers, 1999).


La lutte contre l’exploitation illégale dans le parc national des Virunga


, englobant deux forêts, des versants boisés de plaine et de collines, dans l’est de la République démocra- tique du Congo. Elle abrite un grand nombre d’espèces en danger, et presque 200 gorilles de montagne, soit un tiers de tous ceux qui restent au monde.


Le Parc national des Virunga, la plus ancienne réserve naturelle africaine et site classé au patrimoine de l’UNESCO, s’étend sur plus de 7’800 km2


Les gorilles sont menacés par les braconniers et par la destruc- tion de leur habitat, essentiellement pour la production de charbon de bois, ou makala. Les Mai-Mai ont utilisé les parcs au début des années 2000, puis les FDLR qui y sont encore, et aussi le CNDP fin 2007, qui a également attaqué le quartier général et plusieurs avant-postes du parc. Les miliciens ont été profondément impliqués dans l’abattage des arbres et la fabrication de charbon, en employant des prisonniers ou des quasi esclaves pour ce travail.


En août et septembre 2009, les gardes ont donné l’assaut et détruit quelque 1000 séchoirs à charbon, mais on estime que les milices ont gagné 28 milllions de dollars par an en vendant du charbon illégal.


Ces dix dernières années, plus de 200 gardes forestiers ont été tués dans les cinq parcs qui bordent la frontière de la RDC, sur un effectif total d’environ 2 000 hommes. Cela signifie que les gardes ont essuyé de plus lourdes pertes d’hommes en uniforme que la MONUC en s’opposant au financement des milices, alors que leurs effectifs sont à moins de 10% de la Mis- sion et que les parcs ne reçoivent qu’une fraction des fonds alloués à la MONUC.


Cela est principalement dû au fait que les gardes font des pa- trouilles au long cours sur le terrain dans la jungle et sur les pentes des montagnes, interférant, interrompant et mettant obstacle aux milices occupées à exploiter illégalement les res- sources naturelles.


 Figure 6: La Chine est le premier consommateurs de bois issu de la RDC. Elle achète près de 38% du bois rond produit en 2008, selon les statistiques officielles (Ministère des Eaux, Forêts, Chasses et Pêches de RDC, 2009). Cependant, les chiffres officiels ne représentent que la moitié de ce qui est coupé, environ, le reste étant constitué de coupes illégales, souvent transportées au-delà des frontières vers les pays limitrophes.


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