«
Merci de m’accueillir comme je suis »
Face à la persécution au Honduras, Marco a trouvé la sécurité et un nouveau départ au Canada
Par Erla Cabrera
Le nord de l’Amérique centrale comprenant le Honduras, le Guatemala et le El Salvador font face à de hauts niveaux de violence perpétrée par des gangs et des cartels de la drogue. Ils recrutent des enfants de force, procèdent à des enlèvements, extorquent de l’argent aux petits entrepreneurs, abusent sexuellement des femmes et des jeunes filles, et menacent les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexuels (LGBTI). Pour des milliers de personnes dans la région, la peur, le traumatisme et d’horribles violences font à présent partie de leurs vies quotidiennes. Ceci est particulièrement vrai pour celles et ceux qui sont LGBTI.
Marco a dû cacher ce qu’il était réellement : sa vie en dépendait.
Dans son Honduras natal, il n’a jamais dévoilé son orientation sexuelle. Il n’avait pas honte d’être homosexuel, il croyait que la plupart des personnes de son entourage savait qu’il l’était. Cependant, il vivait avec une peur récurrente qu’on l’évite ou qu’on l’attaque physiquement s’il devait dévoiler sa sexualité.
En juin 2016, les pires craintes de Marco se sont réalisées lorsqu’il a été la cible de membres d’un gang local au Honduras.
«J’ai été harcelé, menacé et presque attaqué à plusieurs reprises. J’ai emménagé chez ma sœur qui habitait dans une autre ville mais ils m’ont trouvé là bas et je ne voulais pas la mettre en danger. C’est pourquoi j’ai décidé de quitter le Honduras. »
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Dans plusieurs parties du monde, les personnes LGBTI sont extrêmement vulnérables. Elles sont souvent victimes de discrimination et de violence dans leurs pays d’origine, notamment d’abus sexuels, d’un manque de protection juridique et d’accès aux services de base.
Marco a fui au Mexique, connaissant mal, voire pas du tout, le processus d’asile ou ce que être un réfugié impliquait. À son arrivée à la frontière sud, il a été arrêté et détenu par des agents de l’immigration en attendant une décision concernant son cas. « C’était surpeuplé et insupportable. J’étais terrifié et tout seul. Je ne connaissais pas mes droits et j’ai pleuré en pensant que c’était la fin de ma quête de sécurité, car je voyais des personnes se faire déporter quotidiennement. »
Environ un mois plus tard, Marco fut enfin mis en relation avec le HCR et
amené dans un abri dans la ville de Tenosique, qui était un lieu sûr pour les personnes LGBTI. Il est resté dans le refuge pendant environ 10 mois. Après quoi, il a choisi de vivre seul car il se sentait alors protégé et il aimait être près de ceux qu’il connaissait.
Un jour, Marco a été victime d’une attaque par un groupe d’hommes le long du chemin vers une rivière locale, une fois de plus à cause de son orientation sexuelle. « J’ai cru mourir ce jour là. J’avais tellement honte et je voulais que personne ne sache ce qui m’était arrivé. »
Après quelques hésitations, Marco s’est confié à quelqu’un du refuge qui l’a convaincu de consulter un médecin et de s’adresser à un avocat. Dès lors, un rapport de police a été dressé et le HCR a œuvré pour le faire transférer rapidement dans un abri à Mexico en attendant qu’une solution plus durable puisse être trouvée.
En janvier 2018, Marco fut réinstallé au Canada par le HCR. À présent chez lui, à Sherbrooke, Québec, il est enchanté de prendre des cours de français et aspire à devenir agent de police. Il est également bénévole auprès de la communauté LGBTI locale avec l’espoir que son histoire puisse servir à d’autres.
« Maintenant je prends des cours avec des gens d’horizons divers, qui ont eu différentes raisons de fuir leur pays, mais tous ont l’espoir de construire une nouvelle vie en sécurité. Je veux dire merci au Canada. Merci de m’accueillir comme je suis. » R
Groupe communautaire
Un groupe communautaire vital au Canada dédié aux nouveaux arrivants lève des fonds pour les Syriens déplacés par la crise
Par Lauren La Rose
Samer Al Jbawi est la preuve vivante de la force des contributions pour un monde meilleur.
Originaire de Syrie, Samer a été réinstallé au Canada où il a passé plus de deux ans à travailler pour le Centre somalien des services aux familles, à Ottawa.
Lorsque le centre a ouvert ses portes en 1991, le but initial était de répondre à l’afflux important des nouveaux arrivants somaliens, avec l’objectif de préserver leur culture et leur héritage. Cependant, il était évident que les besoins s’élargissaient vers l’installation, l’intégration et l’orientation.
« Les deux choses essentielles sur lesquelles je me concentre sont : aider les personnes à apprendre l’anglais et à comprendre la culture canadienne », a déclaré Samer.
Le centre a accueilli des nouveaux arrivants d’horizons et de nationalités très diverses, et se préoccupe des millions de personnes à travers le monde ayant désespérément besoin d’aide.
Le conflit en cours en Syrie a été le centre d’une attention renouvelée plus tôt cette année lorsqu’une intensification des combats dans des
(De gauche à droite) Samer Al Jbawi, Bille Avdalla et Ali Malash du Centre somalien des services aux familles. Ce centre communautaire pour les nouveaux arrivants, basé à Ottawa, a récolté plus de $20,000 pour le HCR en faveur des Syriens déplacés par la crise en cours.
zones comprenant la Ghouta orientale a provoqué le déplacement de milliers de Syriens.
« Nous avons remarqué comment le HCR tentait de venir en aide aux civils avec de la nourriture, des abris et de l’aide médicale », se rappelle Samer de la réponse humanitaire d’urgence.
Le centre s’est associé à la communauté syrienne locale pour lever des fonds au profit des civils dans la Ghouta orientale. Ils espéraient également que cet événement rassemblerait divers groupes de résidents pour apprendre à connaître leurs voisins syriens et les soutenir.
Dans la collecte de fonds figurait un dîner comprenant des mets traditionnels syriens ainsi que la projection d’un court métrage décrivant les réalités quotidiennes en Syrie.
Plus de $20,000 ont été récoltés pour le HCR.
« Les gens devraient savoir que le HCR est une organisation très fiable », déclara Samer. « Nous avons confiance en leur personnel et nous sommes persuadés qu’ils travaillent dur pour remettre nos dons à des personnes en besoin. »
« Nous savons que leur personnel est sur le terrain et en contact direct avec les crises qui se produisent partout dans le monde, particulièrement en Syrie. »
Samer s’est aussi remémoré son propre passé de réfugié en Jordanie, quand il était brièvement resté au camp de réfugiés de Za’atari, témoignant ainsi du travail du HCR sur le terrain.
« J’ai vu le personnel du HCR et je sais comment ils ont l’habitude d’aider autant qu’ils le peuvent. C’est pourquoi nous avons sélectionné le HCR. » R
Participer à une marche, un rallye ou une course? Animer une soirée de jeux? Organiser une vente de gâteaux? Les façons de récolter des fonds pour les réfugiés ne manquent pas.
Laissez nous vous aider à commencer. Veuillez nous contacter à
donorcare@unhcr.ca UNHCR.ca/fr UNHCRCanada UNHCRCanada | 23
Asha Kayd
©HCR/Erla Cabrera
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