preuves permettant d’engager des poursuites (Nellemann et col., 2011). Ceci inclut également une meilleure règlementation des clô- tures et de la gestion de l’expansion de l’élevage et des terres culti- vées, avec une référence spécifique à la protection des migrations d’animaux sauvages et des habitats saisonniers pour éviter que les populations d’animaux sauvages ne déclinent davantage (Ogutu et col., 2011).
L’impact des routes, de l’expansion de l’agriculture et de l’élevage, auquel s’ajoute un braconnage accru, peut également être observé en Amérique du Sud, par exemple sur les camélidés sauvages de la steppe, des déserts et des contreforts des Andes de l’Argentine et du Chili. Le Guanaco (Lama guanicoe) et la Vigogne (Vicugna vicugna) ont perdu de 40 à 75 % de leurs aires répartition, et pro- bablement au moins 90 % de leurs individus au cours des siècles derniers (Cajal, 1991 ; Franklin et col., 1997). Seule une fraction, probablement moins de 3 % des guanacos et quelque 34 % des vigognes, vit dans des aires protégées (Donadio et Buskirk, 2006). Ces espèces évitent souvent les régions où l’élevage est en expan- sion et elles ont été fortement exposées au braconnage.
Tandis que les routes et les voies ferrés entraînent rarement un blocage physique complet, il existe de nombreuses preuves et une
ample documentation montrant que ces infrastructures ralen- tissent, retardent ou réduisent substantiellement la fréquence des traversées, augmentent les risques de prédation et de braconnage, entraînent l’expansion de l’agriculture le long de corridors rou- tiers et en conséquence des pertes d’habitat, qui mènent à leur tour, avec le temps, au déclin des populations migratrices (PNUE, 2001 ; Bolger et col., 2008 ; Vistnes et Nellemann, 2009), impac- tant ainsi des réseaux écologiques tout entiers regroupant diverses espèces.
Ici encore, la collaboration internationale et la mise en œuvre des règlements, de même que le retrait des barrières, sont cruciaux. En effet, les migrations et les habitats peuvent parfois être restaurées si les barrières à la migration, telles que clôtures et infrastructures, sont retirées (Bartlam-Brooks, 2011). Ceci vaut également pour la suppression de chemins ou de routes, ou encore de logements (Nellemann et col., 2010). Dans une étude réalisée au nord du Botswana, il s’est avéré qu’après le retrait d’une clôture construite en 1968 et demeurée jusqu’en 2004, qui gênait la migration du Zèbre des plaines (Equus burchelli antiquorum) entre le delta de l’Okavango et les prairies de Makgadikgadi (à une distance de 588 km l’un de l’autre), le zèbre avait rétabli sa voie de migration au bout de seulement quatre ans (Bartlam-Brooks, 2011).
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