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que le blocage des migrations peut contraindre les animaux à de- meurer dans des habitats plus marginaux. On estime qu’en Mon- golie, le chemin de fer reliant Oulan-Bator à Pékin est le principal facteur causal de la fermeture de la voie de migration Est-Ouest historique de la gazelle de Mongolie (Lhagvasuren & Milner-Gul- land 1997 ; Ito et col. 2005).


Beaucoup d’espèces migratrices meurent en essayant de traverser des clôtures et barrières. Malheureusement, les routes et chemins de fer peuvent mener une espèce à éviter une voie de migration (lian et col., 2008) en traversant vraisemblablement moins ces obs- tacles, comme le soulignent diverses études consacrées à de nom- breuses espèces. Une photo célèbre, publiée en 2006, montrait un groupe d’antilopes traversant sous un train, mais la photo s’est par la suite avérée être un montage (Qiu, 2008 ; Yang et Xia, 2008). De nouvelles données satellitaires suggèrent toutefois que tandis que l’Antilope du Tibet traverse toujours la voie ferrée Qinghai- Tibet et le grand axe Golmud-Lhassa pour atteindre ses aires de parturition et en revenir, ils passent de 20 à 40 jours à chercher des passages et à attendre (Xia et col., 2007 ; Buho et col., 2011). Les infrastructures semblent entraîner de sérieux retards dans leurs mouvements vers leurs aires de parturition et à partir de ces der- nières, ce qui peut impacter leur reproduction et leur survie.


vant à son tour entraîner une chute de la reproduction, un isole- ment génétique, et un risque accru de prédation ou d’inanition.


Les clôtures vétérinaires traversant le Botswana et la Namibie pour enrayer la propagation de la fièvre aphteuse au bétail domestique ont causé la mort de dizaines de milliers de gnous, qui n’étaient plus en mesure d’atteindre leurs points d’eau. Les clôtures ont également eu un impact sur d’autres animaux sauvages migrateurs tels que les zèbres, les girafes, les buffles et les sassabis (Mbaiwa et Mbaiwa, 2006). On a observé certains animaux longeant les clôtures, es- sayant de les franchir. On a pareillement constaté des retards en Asie centrale et en Chine, suite à la construction de voies ferrées et de clôtures frontalières (voir ci-dessous). Ces situations rendent les ani- maux extrêmement vulnérables aux prédateurs et aux braconniers.


En effet, dans de nombreuses régions d’Afrique australe et d’Asie centrale, le nombre des plus grandes populations d’ongulés migra- teurs a chuté de 50 à 90 % au cours de la seconde moitié du siècle dernier parce que leur migration était gênée ou bloquée (Mbaiwa et Mbaiwa, 2006 ; Bolger et col., 2008).


Le développement d’infrastructures peut entraîner tant une aug- mentation du braconnage que l’expansion de l’agriculture, tandis


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Le développement de l’élevage et des clôtures, même lorsque le bétail est dans des aires protégées, peut également affecter les ani- maux sauvages et leur migration, y compris la Gazelle du Tibet (Procapra picticaudata), la Gazelle à goitre (Gazella subgutturosa) et le Kiang (Equus kiang) (Fox et col., 2009).


Les pertes d’habitat, ainsi que la rivalité et le braconnage décou- lant souvent de l’expansion agricole qui s’ensuit dans les habitats saisonniers les plus productifs, ainsi que les interruptions, retards ou empêchement de migration, menacent fondamentalement de nombreuses populations d’ongulés migrateurs. À Masaï Mara, au Kenya, un déclin de 81 % de la population de gnous migrateurs (Connochaetes taurinus) a été enregistré entre la fin des années 1970 et les années 1990 (Ottichilo et col. 2001 ; Bolger et col., 2008). Les populations de presque toutes les espèces d’animaux sauvages ont connu une réduction d’un tiers ou moins de leurs effectifs initiaux, tant dans la réserve nationale protégée de Masaï Mara que dans les fermes pastorales adjacentes (Ogutu et col., 2011). Les influences humaines se sont avérées en être la cause principale (Ogutu et col., 2011). D’autres rapports ont montré des déclins majeurs chez les gnous, comme à Tarangire, en Tanzanie, où ce déclin a atteint 88 % en 13 ans (Institut de recherche sur la faune sauvage de Tan- zanie 2001 ; Bolger et col., 2008). Il est absolument indispensable de mettre en place des formations anti-braconnage et d’appliquer les réglementations, y compris la formation de traqueurs et une meilleure gestion des investigations criminelles afin d’obtenir des


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