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Le Québec à contre-courant
Simon Lafrance
québécoise à Ottawa. Après tout, le Bloc Québécois avait remporté la campagne précédente de manière convain- cante même après avoir vu son rôle remis en question par ses adversaires. Mais malgré des percées conservatrices ciblées dans les régions de Québec, Chaudière-Appalach- es et Saguenay-Lac-Saint-Jean, et malgré le maintien de « châteaux forts » libéraux, les partis fédéralistes avaient eu beaucoup de difficulté depuis le scandale des comman- dites à trouver un nouveau souffle dans la Belle Province. Pourtant, le 2 mai, ce n’est pas une simple vague, mais bel et bien un tsunami qui s’est abattu sur le Québec. Le NPD, qui avant le déclenchement de la saison électo- rale ne détenait qu’un siège, domine désormais le paysage politique fédéral québécois. Plusieurs commentateurs, stratèges politiques et journalistes se demandent encore comment un virage politique aussi drastique a pu s’opérer en si peu de temps.
À
À vos marques Dès les premiers balbutiements de la campagne électo-
rale, il apparaît clair qu’il y a un désintérêt de la politique au sein de la population québécoise. C’est dans ce con- texte que les « machines électorales » s’activent, puisqu’il semble qu’elles seules feront la différence entre les partis. Si le Bloc a de la difficulté à mettre le doigt sur des
dossiers qui choquent et mobilisent l’opinion publique - comme il a si bien su le faire en 2004, 2006 et 2008 - ses opérations sur le « terrain » sont clairement supérieures aux autres joueurs. Profitant de la présence de députés dans la grande majorité des circonscriptions et de comi- tés militants bien implantés dans les régions qu’il souhaite conquérir (la Capitale nationale au premier chef), le parti de Gilles Duceppe part favori et s’attend à en découdre d’abord et avant tout avec le PCC. Si les conservateurs peuvent alors compter sur une organisation de premier plan, à la fois bien financée et bien rodée, les stratèges du parti savent qu’ils devront se concentrer à l’extérieur du Québec pour faire des gains. Le Parti conservateur canalise donc son énergie sur deux
Gilles Duceppe, the Leader of the Bloc Québécois.
aspects : maintenir ses acquis québécois et mener une vé- ritable offensive en Ontario. Les libéraux savent quant à eux que le fardeau de la Commission Gomery pèse encore lourd au Québec et qu’ils ne peuvent espérer faire une percée importante chez les francophones. Leurs craintes ne se limitent d’ailleurs pas qu’au Québec puisqu’ils sont à la fois la cible des conservateurs et des néo-démocrates partout dans le reste du Canada, en plus de ne pouvoir compter que sur des ressources limitées pour mener bataille. Bien qu’encore méconnu au Québec, le NPD mise de
manière évidente sur la Belle Province pour faire le plein de députés. Dès le début de la campagne, il se positionne comme l’alternative au traditionnel débat souverainistes- fédéralistes. Si les néo-démocrates doivent d’abord choisir stratégiquement les circonscriptions où livrer bataille et espérer gagner, leur message social, combiné à la person-
June 2011 | Campaigns & Elections 33
l’aube des dernières élections fédérales, au- cun analyste ne se serait aventuré à prédire une modification aussi substantielle de la députation
Louperivois
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