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ILS VOLENT


Sur au moins des centaines de millions d’années, les espèces volantes ont évolué et ont développé des stratégies complexes de migration, s’adaptant aux changements climatiques, aux cycles météorologiques annuels et à la disponibilité de nourriture spécifique. Le Balbuzard fluvial (Pandion haliaetus), par exemple, une espèce de rapace spécia- liste de la pêche dans les lacs et les fleuves qui est présente à travers toute la planète, doit se déplacer sur des milliers de kilomètres vers le Sud, lorsque les lacs sont gelés pendant huit mois dans le Nord, empêchant tout accès aux poissons se trouvant en dessous d’une couche de glace compacte pouvant atteindre plusieurs mètres en Alaska, au Canada, en Europe septentrionale et en Russie. D’un autre côté, le drainage d’un fleuve pour l’irrigation des cultures en Afrique australe, en Australie ou en Argentine peut réduire les sources d’ali- mentation des rapaces en hiver et impacter ainsi les populations du Grand Nord. Les temps et l’espace sont limités pour permettre à l’espèce de s’adapter à ces changements anthropogéniques si rapides.


Les oiseaux de rivage, qui élèvent des millions de petits durant la très courte saison de reproduction dans la toundra arctique, constituent un excellent exemple d’une espèce migratrice extrêmement spécia- liste. Parmi eux, se trouve la Barge rousse (Limosa lapponica), qui, de tous les oiseaux, effectue le plus long voyage non-stop et aussi, de tous les animaux, le plus long voyage sans s’alimenter, soit 11 680 kilo- mètres le long d’un itinéraire allant de l’Alaska à la Nouvelle Zélande (Gill et col., 2009). Le Puffin fuligineux est connu pour effectuer l’un des plus longs voyages aller-retour, parcourant plus de 65 000 kilo- mètres à travers l’océan Pacifique en 262 jours (Hoare, 2009).


Les habitats littoraux sont d’une importance critique pour de nombreux oiseaux de rivage, notamment les zones intertidales


où de riches ressources alimentaires sont facilement accessibles à marée basse. Pour les barges rousses, il n’y a pas de vasières intertidales disponibles (tels des « aéroports » où s’approvision- ner en carburant) le long du terrible voyage séparant l’Alaska de la Nouvelle Zélande. Toutefois, en début et en fin de parcours, des habitats littoraux préservés sont vitaux. Les oiseaux parcourant de longues distances sont bien adaptés à une bonne gestion de leurs horaires de vol intensifs. Les oiseaux peuvent doubler leur poids avant de s’envoler pour plusieurs milliers de kilomètres. Au bout de quelques jours, ils peuvent perdre la moitié de leur masse corporelle, ce qui souligne l’énergie requise pour les incroyables voyages qu’ils entreprennent.


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LA MIGRATION À TRAVERS LES AIRS


Depuis des milliers d’années, la migration des oiseaux fascinent les hommes. La précision de leur navigation, les voyages extraordinaires et les mécanismes de migration sont mieux compris pour les oiseaux que pour tout autre groupe taxonomique. Sur les 10 000espèces d’oiseaux du monde, 1 800 sont des migrateurs au long cours (Sekercioglu, 2007). On en sait moins sur la migration des chauves-souris, d’autant plus que ces petits animaux migrent surtout la nuit. Les chauves-souris sont cependant capables d’effectuer de longs et difficiles voyages. En Amérique du Nord et en Afrique, par exemple, plusieurs espèces de chauves-souris migrent sur 2 000 km du nord au sud (Fleming et col., 2003 ; Hoare, 2009)


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