Le souhait d’Annabel pour sa famille
Jadis, la vie était différente pour Annabel et sa famille.
Elle vivait avec son mari et leurs cinq enfants dans une communauté boisée du parc national de Canaima au Venezuela. Faisant partie du groupe ethnique Pemon-Taurepã – qui vit dans cette région depuis plusieurs générations – sa famille vivait du tourisme, guidant les visiteurs qui voulaient observer les merveilles naturelles du pays.
« Chaque jour, je me levais heureuse, et je commençais mon travail », indique la femme de 28 ans.
Leur vie a soudainement changé à la fin de février, lors d’une manifestation locale meurtrière. Des groupes armés ont attaqué la communauté et ont semé la panique dans la région.
Craignant pour la sécurité de ses enfants – âgés d’un à onze ans – Annabel et son mari, Levy, ont été en mesure de récupérer seulement des draps, des vêtements et un hamac avant de partir pour la frontière brésilienne. Rapidement, d’autres personnes qui elles aussi fuyaient, les avertirent qu’ils ne pouvaient pas emprunter la route principale vers la frontière; ils furent obligés de choisir la route difficile non balisée à travers les montagnes.
À la tombée du soir, Annabel et sa famille atteignirent finalement un petit village à la frontière, appelé Tarauparu. Les membres de la communauté – qui font aussi partie du groupe ethnique Pemon-Taurepã – les accueillirent immédiatement.
Depuis le début des violences en février, les abris adéquats sont de plus en plus rares à Tarauparu. La population du petit village, qui s’élève habituellement à 263 personnes, a quadruplé avec l’arrivée de 836 réfugiés vénézuéliens à la recherche de sécurité. Malgré tout, avec l’aide du HCR et d’autres organisations, les habitants de Tarauparu ont fait preuve d’une hospitalité incroyable et ont relevé le défi.
Le HCR a commencé à aider peu après que les réfugiés aient commencé à arriver, en fournissant des matelas, des couvertures, des ensembles de cuisine, des fournitures d’hygiène, des matériaux d’abris, de la nourriture et d’autres articles d’urgence.
Dans un proche avenir, Annabel souhaite avoir son propre abri afin que sa famille puisse retrouver une vie privée et passer du temps ensemble. Le HCR travaille avec les chefs de village pour combler les besoins croissants concernant les abris. Mais par-dessus tout, Annabel souhaite que ses enfants puissent retourner à l’école.
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Épreuves et espoir
Après son arrivée dans la ville colombienne de Maicao l’année dernière, Karen a vécu dans la rue pendant sept mois avec ses fils Jesus (14 ans) et Christian (3 ans).
En plus des dangers de la vie dans la rue, il y avait également des risques sanitaires. Christian est tombé malade à cause de l’eau contaminée et a passé près de deux mois à l’hôpital. Karen y a rencontré des employés du HCR qui évaluaient les besoins des réfugiés vénézuéliens vulnérables.
« Ils m’ont demandé où nous dormions, ce que nous mangions et quels étaient nos besoins sanitaires. »
C’est précisément en raison du manque de soins de santé que Karen et ses enfants ont fui le Venezuela.
Christian est né avec l’hydrocéphalie, une accumulation de liquide dans le cerveau qui cause des enflures et différents problèmes mentaux et physiques. En raison de ce handicap, qui est survenu lorsque Karen a contracté le virus Zika pendant sa grossesse, Christian n’a jamais été capable de parler ni de marcher.
Karen l’a emmené chez différents médecins au Venezuela. Toutefois, puisque le système de santé du pays s’est effondré et que les médecins et les médicaments se sont faits de plus en plus rares, les possibilités de traitement et de récupération de Christian se sont envolées.
La condition de Christian est une course contre la montre : s’il ne reçoit pas d’aide médicale, notamment des chirurgies critiques, il restera probablement handicapé de façon permanente. Et ce dilemme a forcé Karen et ses enfants à fuir une situation qui se dégradait constamment pour vivre des mois difficiles, à la recherche d’espoir.
À l’hôpital de Maicao, alors que Christian récupérait d’une infection bactérienne causée par l’eau, le HCR a reconnu l’extrême vulnérabilité de la famille. L’agence leur a offert un abri et d’autres articles d’urgence au Centre d’aide intégré du HCR qui a ouvert ses portes en mars.
Dans ce centre, les familles reçoivent une tente, trois repas chauds par jour et de l’eau propre; on leur offre également des activités pour les enfants et, au grand soulagement de Karen, des soins de santé.
« Dès que nous sommes arrivés, je me suis détendue, affirme Karen. Je me suis finalement sentie en sécurité. »
©HCR/Vincent Tremeau
©HCR/Viktor Pesenti
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