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AFRICAN BANKER JANVIER - FÉVRIER - MARS 2012 DOSSIER

engager dans un programme de réduction des effectifs. À l’époque, nous avons créé deux

structures avec l’objectif de multiplier notre réseau par cinq en trois ans, un rythme d’ouverture d’une agence ou guichet par mois. En ouvrant à Kinshasa, nous mettions en place une deuxième banque dans la banque, une équipe parallèle dédiée à l’expansion hors Katanga. Pendant ce temps, Lubumbashi conservait une équipe entière. C’était aussi pour nous un moyen de combattre les effets de la concurrence sur le marché du travail. Les débauchages étaient fréquents et pouvaient mettre en péril le bon déroulement des opérations. Avec deux équipes, nous étions prémunis contre ce risque.

Notre expansion territoriale a produit

à ce jour 38 agences à travers le pays. Ces dernières représentent un potentiel

RD CONGO

inestimable, mais posent également des défis conséquents : les difficultés logis- tiques, déjà contraignantes dans les villes, sont démultipliées. Ainsi, nous consacrons chaque année plus d’un million de dollars en mazout pour nos groupes électrogènes ! Nous recherchons des alternatives moins polluantes et plus économiques : par exemple, l’installation de panneaux solaires sur l’ensemble du réseau est à l’étude. Pour relier nos agences entre elles de façon fiable et sécurisée, nous sommes en train de déployer notre propre réseau de communication VPN satellitaire via des VSAT, étant donné que l’infrastructure de communication existante en matière de transfert de données est largement défici- taire. L’État a encore beaucoup à faire pour faciliter l’environnement des affaires. Mais nous restons optimistes et espérons que des mesures seront prises rapidement.

MICHEL LOSEMBE

PLAIDOYER POUR UNE CONCURRENCE JUSTE

Président de l’Association congolaise des banques depuis trois ans, Michel Losembe pilote également la filiale congolaise de Citibank, le géant bancaire américain. Formé à l’Institut catholique des hautes études commerciales, à Bruxelles, il est revenu s’installer à Kinshasa en 2002, dès les débuts de la lente renaissance du pays. « En RD Congo, il vaut mieux voir le verre à moitié plein ! » prévient cet optimiste lucide.

Pouvez-vous présenter votre association en quelques mots ? Depuis 2004, une disposition de la loi

bancaire congolaise requiert l’existence d’une organisation professionnelle des banques et garantit notre autonomie. Nous formons ainsi une association professionnelle privée totalement indépendante de l’État. Nous fixons nous-mêmes notre mode de fonctionnement, nos objectifs et nos statuts. Toute banque active en RD Congo doit être

inscrite auprès de notre association, mais nous nous refusons à agir de manière corporatiste. Nous n’avons aucune visée corporatiste car nous pensons qu’un environnement favorable pour tous profitera à l’ensemble du secteur bancaire. Il s’agit donc d’une interface avec les régulateurs, quels qu’ils soient. Au début de notre activité, notre premier

souci consistait à exister auprès des autorités gouvernementales et à faire entendre notre point de vue. Il faut se rappeler que nous

sortions à peine de deux décennies de déconstruction complète. Jusqu’à 2005, les banques n’avaient d’ailleurs de banques que le nom. À cette époque, il n’y avait plus que 30 000 comptes ouverts sur l’ensemble du territoire congolais. Il fallait attendre que l’économie reprenne des couleurs pour s’attaquer au deuxième problème : les abus judiciaires et le harcèlement fiscal. Nous nous efforçons d’instaurer un partenariat public-privé.

Que conseilleriez-vous à une banque désireuse de s’implanter en RDC ? Finalement, je crois que l’histoire de la TMB

prouve au moins une chose : il est possible de réussir en RDC. Nous avons été lauréats de différents prix internationaux reconnus. C’est très encourageant pour une jeune banque congolaise et je crois que c’est bon signe pour l’ensemble du secteur. Notre histoire prouve aussi que pour réussir sur le long terme et si l’on veut avoir le plus d’impact sur le dévelop- pement du pays, il est nécessaire de fonder sa croissance sur une répartition judicieuse du risque (géographique, économique et sociale) sur l’ensemble du territoire. Il ne faut pas dépendre d’une source de revenus unique, il faut être présent sur le terrain et capter l’épargne qui servira à alimenter une économie locale. Nous n’avons pas d’autre ambition que de servir au mieux la population congolaise par la qualité de nos services et produits. n

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